Russie : une nouvelle accusation pour «extrémisme» contre l’opposant Alexeï Navalny

Une nouvelle enquête criminelle pour «extrémisme», un crime passible de 10 ans de prison en Russie, vise l’opposant russe Alexeï Navalny qui purge déjà une peine de prison de deux ans et demi depuis le début de l’année dans une affaire de fraude qu’il juge politiquement motivée et a vu ses organisations être démantelées.

Alexeï Navalny et ses partisans sont désormais accusés d’avoir « créé et dirigé une organisation extrémiste» via son Fonds de lutte contre la corruption (FBK) et huit autres organisations.

Le Comité d’enquête, chargé des principales investigations criminelles, affirme qu’Alexeï Navalny a voulu de 2014 à 2021 « discréditer les organes étatiques et leur politique, déstabiliser la situation dans les régions, créer un désir de protestation dans la population et convaincre l’opinion de la nécessité d’un changement de pouvoir par la violence».

Ces accusations visent également deux des proches associés d’Alexeï Navalny, Léonid Volkov et Ivan Jdanov, en exil à l’étranger depuis des mois. Plusieurs autres collaborateurs, dont la figure moscovite LioubovSobol, sont accusés de « participation à une organisation extrémiste », passible de six ans de réclusion.

Selon les enquêteurs, les manifestations illégales que l’opposant et ses alliés organisaient véhiculaient « des appels à des actions extrémistes et terroristes ».

Ces investigations contre Alexeï Navalny et plusieurs de ses proches collaborateurs interviennent dans la foulée d’élections législatives remportées le 19 septembre dernier par le parti de Vladimir Poutine, et après une vague de répression pour exclure la quasi-totalité des candidats anti-Kremlin du scrutin.

Les partisans d’Alexeï Navalny n’ont pu se présenter auscurtin, leurs organisations ayant été bannies et classées «extrémistes» en juin. La plupart des alliés de l’opposant sont à l’étranger, ayant fui la répression de ces derniers mois en Russie où plusieurs mis en cause ont été arrêtés ou placés en liberté surveillée.

Pour sa part, Alexeï Navalny, incarcéré depuis janvier après son retour en Russie après un empoisonnement dont il accuse le Kremlin, est en plus inculpé depuis août d’avoir appelé ses partisans à commettre des « actes illicites », délit passible de trois ans de réclusion. Ses partisans accusent le Kremlin de chercher à prolonger la peine d’Alexeï Navalny et de faire peur à tous ses collaborateurs.

Andreï Touabovitch