AIEA-Nucléaire : L’Iran manque de coopération et augmente son stock d’uranium enrichi

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) fait état dans son dernier rapport d’une hausse significative de la quantité d’uranium hautement enrichi produit en Iran, dénonçant dans le même temps le manque de coopération de l’Iran dans ce dossier.

Dans ce rapport particulièrement sévère, l’AIEA souligne que, « depuis février 2021, les activités de vérification et de surveillance ont été sérieusement entravées du fait de la décision de l’Iran » de restreindre les inspections.

La République avait trouvé dans un premier temps un arrangement temporaire permettant à l’AIEA de continuer à exercer un certain degré de surveillance, en engageant à fournir à terme, les données des caméras et autres outils de surveillance. Mais ce compromis a expiré le 24 juin et l’Iran n’a pas donné suite aux nombreuses «requêtes» de l’agence onusienne.

L’AIEA ne peut donc pas savoir si le matériel de surveillance, qui doit normalement être entretenu tous les trois mois, est toujours opérationnel, et voit sa capacité technique à suivre sur la durée le programme nucléaire iranien « fortement compromise ».

Dans le même temps, l’Iran a significativement augmenté la production d’uranium hautement enrichi, en violation de ses engagements, se rapprochant ainsi des 90% nécessaires à une utilisation militaire.

Alors que le plan d’action global commun (JCPOA, selon son acronyme anglais) destiné à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique fixe la limite à 3.67%, des estimations de fin août, établissent à 10 kilogrammes le stock de l’Iran d’uranium enrichi à 60%, contre 2.4 kg en mai, et celui de l’uranium à 20% à 84.6 kilogrammes contre 62.8 kilogrammes auparavant.

En riposte au rétablissement des sanctions américaines par Donald Trump, la République islamique s’est affranchie progressivement depuis 2019 de ses obligations nucléaires. Et les pourparlers commencés en avril à Vienne sous l’égide de l’Union européenne pour tenter de permettre le retour des Etats-Unis de Joe Biden dans l’accord de 2015 en échange d’un allégement des mesures punitives américaines contre l’Iran, sont au point mort.

Andreï Touabovitch