La Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a demandé mercredi à l’ensemble des Etats l’arrestation de trois fugitifs libyens réclamés par la CPI.
Cette demande concerne en premier lieu le fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi.
L’échec de l’exécution des mandats d’arrêt ne se limite pas au cas de M. Kadhafi. Le mandat d’arrêt de la CPI contre Al-Tuhamy Mohamed Khaled est en suspens depuis plus de six ans. En outre, les deux mandats d’arrêt à l’encontre de Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli n’ont toujours pas été exécutés plus de deux ans après le premier mandat. Ces trois fugitifs de la CPI sont accusés de crimes internationaux graves », a ajouté la procureure.
Mme Bensouda a précisé que, selon les informations dont dispose son bureau, Saïf al-Islam Kadhafi se trouverait à Zintan, en Libye, Al-Tuhamy Mohamed Khaled serait au Caire, en Egypte, et Mustafa Busayf Al-Werfalli aurait été promu par l’Armée nationale libyenne, un groupe de milices dirigé par le général Khalifa Haftar.
« Cette promotion indique clairement que le général Khalifa Haftar, commandant de l’ANL, n’a aucune intention de poursuivre véritablement M. Al-Werfalli pour les crimes allégués dans les mandats d’arrêt de la CPI », a estimé la Procureure.
La Procureure a en outre noté que la situation en Libye continuait d’être grave, se disant profondément alarmée par les informations selon lesquelles, depuis le début du mois d’avril 2019, plus de 100 civils ont été tués, 300 blessés et 120.000 personnes déplacées en raison d’affrontements.
« L’implosion de la Libye doit peser lourdement sur la conscience de la communauté internationale et inciter à des mesures significatives pour aider les autorités libyennes à stabiliser le pays et à mettre fin au cycle de la violence, aux atrocités et à l’impunité », a-t-elle conclu.