Le hacker portugais de 31 ans, Rui Pinto a revendiqué la fuite de 715.000 documents compromettant pour la milliardaire angolaise Isabel dos Santos. Il était déjà à l’origine des «Football Leaks», un autre scandale impliquant des joueurs de football vedettes.
Selon ses avocats, Rui Pinto a agi par «devoir de citoyenneté et sans contrepartie» et «assume la responsabilité d’avoir transmis, à la fin de l’année 2018, l’ensemble des données à l’origine des récentes révélations» sur la fortune de la fille de l’ex-président angolais.
Ces données ont été publiées à travers la Plate-forme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), présidée par Me William Bourdon, l’avocat au barreau de Paris qui représente également Edward Snowden, Hervé Falciani (SwissLeaks) ou Antoine Deltour (LuxLeaks).
Le 22 janvier dernier, soit trois jours après la publication des «Luanda Leaks», la justice angolaise, qui avait gelé les avoirs d’Isabel dos Santos en Angola depuis décembre, a formellement accusé cette dernière et plusieurs de ses associés portugais de «fraude, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent».
Elle la soupçonne également de «trafic d’influence, d’abus de bien sociaux, et de faux en écritures» durant son mandat à la tête du groupe pétrolier public Sonangol. La milliardaire angolaise de 46 ans a formellement démenti ces accusations et s’est dite «prête à se battre» devant la justice internationale pour se défendre.
C’est peu après son arrestation en janvier 2019 à Budapest, où il résidait, que Rui Pinto avait affirmé être en possession de six téraoctets de documents inédits. Il est actuellement détenu au Portugal, où il attend d’être jugé pour tentative d’extorsion et délits informatiques liés aux fuites des «Football Leaks», organisées à partir de la fin de 2015.
Il s’agit de révélations publiées en plusieurs volets par un autre consortium de médias, le EIC (European Investigative Collaboration), qui avaient mis à nu des mécanismes d’évasion fiscale, des soupçons de fraude et de corruption mettant en cause plusieurs clubs européens et des joueurs vedettes, comme le Portugais Cristiano Ronaldo.
Ces informations ont permis aux autorités de plusieurs pays, dont la France, d’ouvrir des enquêtes sur des malversations présumées dans le monde du football.