L’UE et l’Otan mettent la pression sur la Russie dans l’affaire Navalny

L’Union européenne (UE) et l’Otan ont accentué jeudi soir la pression sur la Russie, mise en cause dans l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, victime selon Berlin d’une attaque à l’agent neurotoxique russe de type Novitchok.

L’Union européenne n’exclut pas des sanctions et l’Otan se réunit ce vendredi pour débattre ce sujet.

Dans un communiqué, au nom des 27 Etats membres de l’UE, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrel a exhorté le gouvernement russe à « faire tout son possible pour mener une enquête approfondie sur ce crime en toute transparence », évoquant pour la première fois d’éventuelles sanctions.

De son côté, l’Otan a annoncé hier soir une réunion pour ce vendredi où sera notamment discuté l’empoisonnement de Navalny et à l’issue de laquelle son secrétaire général, Jens Stoltenberg s’adressera aux médias.

Du côté russe, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a soutenu qu’il n’y avait « aucune raison » d’accuser l’Etat russe, appelant l’occident à se garder de tout « jugement hâtif ».

Militant anti-corruption connu pour ses enquêtes visant les élites russes, Alexeï Navalny a été hospitalisé en Sibérie fin août après avoir fait un malaise dans l’avion. Il a été ensuite transféré à la demande de sa famille, dans l’hôpital de la Charité à Berlin, la capitale d’Allemagne, et son état de santé est jugé «grave» par ses médecins traitants.

Berlin a annoncé avoir des « preuves sans équivoque » que la bête noire du Kremlin, âgé de 44 ans, avait été empoisonné avec un agent chimique neurotoxique de type Novitchok, mis au point par les Soviétiques dans les années 70 en tant qu’arme chimique et qui se présente le plus souvent sous la forme d’une fine poudre susceptible de pénétrer à travers les pores de la peau ou les voies respiratoires.

Cet agent neurotoxique avait été déjà utilisé contre l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre, selon les autorités britanniques, qui en ont imputé la responsabilité à l’Etat russe. Cette affaire avait provoqué à l’époque, de lourdes sanctions occidentales contre la Russie, qui avait pourtant rejeté toute implication dans ce crime.

Andreï Touabovitch