L’Iran adopte des mesures pour contrer la chute de la monnaie nationale

La banque centrale d’Iran a annoncé jeudi dans un communiqué, une série de mesures visant à stopper la chute Rial iranien sur le marché des changes et qui a perdu en six mois, environ 25% de sa valeur face au dollar américain.

Pour encourager les Iraniens à conserver leurs Rials plutôt que d’acheter des dollars ou d’autres devises étrangères, la banque centrale autorise les banques iraniennes à ouvrir pendant une durée de deux semaine des comptes de dépôt à terme d’un an, en rials, servant un taux d’intérêt à 20%, contre 15% précédemment.

Elle a également annoncé la vente de pièces d’or à des prix censés être attrayants pour permettre de détourner une partie de la demande en dollars vers le métal jaune, valeur refuge par excellence.

Mercredi, la police de Téhéran a arrêté une centaine de revendeurs de devises, accusés de perturber le marché des changes. Les autorités iraniennes ont aussi fermé les comptes bancaires de 775 «perturbateurs du marché des changes» qui affichaient des mouvements de capitaux d’un total de 200.000 milliards de Rials, soit un peu plus de quatre milliards de dollars.

Les arrestations et les mesures annoncées par la Banque centrale, ont été suivies d’un léger redressement du rial face au dollar qui s’échangeait en fin de journée autour de 47 200 rials pour un dollar, contre 48 400 la veille.

Alors qu’un dollar valait 10.000 rials en 2010, la valeur de la monnaie iranienne a dégringolé suite au durcissement à partir de fin 2011, des sanctions américaines et européennes contre l’Iran pour son programme nucléaire.

La République islamique a également beaucoup de difficultés à rapatrier en Iran l’intégralité des devises provenant des exportations de pétrole du pays.

Depuis plusieurs jours, la baisse de la monnaie nationale a été accentuée par une forte hausse de la demande de dollars émanant d’Iraniens inquiets de voir leur pouvoir d’achat continuer de baisser dans le sillage de la chute du Rial, et la hausse du dollar, affectant tous les produits, notamment le prix des produits de consommation courante qui ont fortement augmenté ces derniers mois.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus