Le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, qui réunit les responsables politiques et militaires du pays, a décidé dimanche d’interdire jusqu’à nouvel ordre tous les vols aériens avec le Kurdistan irakien. Cette décision a été prise après la demande du gouvernement de Bagdad, en réaction au référendum d’autodétermination du Kurdistan iranien.
Ce sont ainsi tous les vols iraniens vers Erbil et Souleymanieh, ainsi que tous les vols au départ du Kurdistan irakien transitant par l’Iran qui ont été interrompus. Cette mesure avait été souhaitée par le gouvernement irakien, dominé par les chiites proches de l’Iran, dans le but de faire pression sur les Kurdes irakiens.
Le 17 septembre dernier, Téhéran avait déjà menacé de fermer sa frontière avec le Kurdistan irakien et de mettre fin à tous ses accords de sécurité. La République islamique et la Turquie ont également multiplié les contacts, notamment au niveau militaire, pour coordonner leurs actions contre le référendum au Kurdistan irakien.
Téhéran a ainsi organisé dimanche des manœuvres militaires à la frontière du Kurdistan, en même temps que la Turquie, près de la frontière irakienne pour cette dernière, qui compte également une forte minorité kurde.
Le référendum d’autodétermination du Kurdistan irakien se tient ce lundi et se heurte à l’opposition, en plus de Bagdad et de Téhéran, d’Ankara. Le parlement du Kurdistan irakien s’est prononcé le 15 septembre dernier en faveur de la tenue de cette consultation que le gouvernement central irakien juge inconstitutionnelle. L’Iran et la Turquie craignent que cette consultation n’alimente les velléités séparatistes de leurs propres minorités kurdes.