La crise aux Maldives prend la forme d’une lutte d’influence entre la Chine et l’Inde

La crise politique s’aggrave aux Maldives, où la Cour suprême et le gouvernement se sont engagés dans un rapport de force tendu qui a incité l’opposant Mohamed Nasheeed a appeler l’Inde à la rescousse de son pays.

Mais cet appel pourrait accentuer davantage, selon les observateurs, la crise aux Maldives en la transformant en un affrontement diplomatique entre New Delhi et Pékin.

Mardi dernier, l’opposant et ancien président en exil Mohamed Nasheed a lancé un appel à l’Inde et aux Etats-Unis pour l’aider à «évincer» le chef de l’Etat Abdullaa Yameen, réclamant dans un communiqué une intervention militaire indienne et le blocage des transactions en dollars pour les responsables du régime.

Le président Abdulla Yameen a suspendu le Parlement et proclamé lundi dernier, l’Etat d’urgence pour 15 jours. Défiant l’ordre de libération d’éminents prisonniers politiques par la Cour suprême, Abdullaa Yameen a intensifié ces derniers jours la répression contre ses opposants malgré les protestations et les pressions internationales.

Le président de Cour suprême des Maldives et un autre juge de haut rang ont été arrêtés mardi lors d’un raid des forces de l’ordre conduit à l’aube.

Les Maldives sont un haut-lieu du tourisme de luxe, un véritable paradis pour les touristes fortunés. L’appel à l’aide de l’opposition de ce pays à l’Inde semble naturel, puisque ce puissant voisin, septième économie mondiale est le premier acteur politique, économique, diplomatique et militaire dans cette partie du continent asiatique. Mais la marge de manœuvre de l’Inde est réduite.

Les sanctions économiques risqueraient de lui attirer l’hostilité de la population Maldivienne et une intervention militaire se heurterait à l’opposition du grand rival chinois.

La Chine, qui s’est rapprochée des Maldives depuis le coup d’Etat de février de 2012, a aussitôt mis en garde New Delhi contre toute tentative d’ingérence aux Maldives.

Andreï Touabovitch