L’avocat franco-palestinien, Salah Hamouri, 33 ans, a été libéré hier dimanche après 13 mois de prison dans les geôles d’Israël où il était placé en détention administrative, alors que les accusations portées contre lui sont restées confidentielles.
Après avoir payé une caution de 709 euros, Salah Hamouri a rejoint le domicile familial situé dans le quartier d’Al-Ram, un faubourg de Jérusalem-Est. Il a été libéré sous certaines conditions. Il lui a été interdit de célébrer sa libération et de participer à des activités militantes pour la cause palestinienne pendant 30 jours.
Chercheur de terrain pour l’organisation palestinienne Addameer (conscience), Salah Hamouri avait été arrêté à Jérusalem le 23 août 2017 sans que l’on sache quels faits nouveaux lui étaient reprochés en dehors de l’argument vague d’un «danger pour la sécurité publique».
Né à Jérusalem de mère française et de père palestinien, Salah Hamouri avait une longue histoire avec les prisons israéliennes. La plus remarquable est sa condamnation à sept ans de prison en 2005, après avoir plaidé coupable pour diminuer sa peine, pour appartenance à une cellule du FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine, qui aurait planifié l’assassinat d’Ovadia Yossef, grand rabbin fondateur du parti religieux Shass.
Il faisait partie des quelque mille prisonniers palestiniens libérés en 2011 en échange du soldat Gilat Shalit, détenu par la Hamas à Gaza.
Le régime de détention administrative auquel a été soumis Salah Hamouri est l’objet de vives critiques de la part de plusieurs ONG. Procédure en dehors du cadre judiciaire classique, la détention administrative permet d’incarcérer une personne sans mise en examen formelle ni procès et peut être renouvelée un nombre illimité de fois, au bout d’une période maximale de six mois.
Ses détracteurs avancent que ce régime sert aux autorités sionistes à neutraliser des Palestiniens pour le simple exercice de leur liberté d’expression. Environ 450 Palestiniens sont incarcérés en Israël sous ce régime.