Les autorités chinoises ont annoncé hier mardi, la condamnation de l’entreprise pharmaceutique Changchun Changsheng à une amende faramineuse équivalente à plus d’un milliard d’euros suite à son implication dans un retentissant scandale de vaccins défectueux durant cet été.
Dans un communiqué commun, l’Administration étatique des médicaments et le Bureau de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques de la province du Jilin, dans le nord-est du pays, où est situé le siège du laboratoire, ont indiqué que le montant total de l’argent saisi et des amendes infligées atteindra les 1,1 milliard d’euros. Cette somme inclut les revenus générés par la vente des vaccins incriminés. Une inspection nationale des laboratoires de production de vaccins a également été engagée.
En juillet, les services sanitaires chinois avaient découvert un processus de fabrication illégal de vaccins contre la rage dans un laboratoire de la province du Jilin.
Changchun Changsheng a été incriminée pour avoir falsifié des registres de production et modifié des paramètres de fabrication. Il est accusé notamment d’avoir modifié des centrifugeuses, d’avoir mal mélangé des solutions-mères lors de la production, ou encore d’avoir «détruit des disques durs et des preuves afin de dissimuler ses actes illégaux».
L’affaire avait provoqué un tollé en Chine au sein de l’opinion publique et quinze personnes avaient été arrêtées. L’amende inhabituellement lourde infligée à Changchun Changsheng reflète la sensibilité de l’opinion dans les affaires touchant à la santé infantile en raison de la politique de limitation des naissances, la plupart des couples n’ayant qu’un seul enfant.
A titre de comparaison, le géant pharmaceutique britannique Glaxo Smith Kline (GSK) avait dû débourser en 2014 en Chine, 375 millions d’euros d’amende pour corruption et en 2016, la filiale chinoise du constructeur automobile américain General Motors a dû payer 25 millions d’euros pour entente illégale sur les prix avec des concessionnaires.