A l’ouverture de son procès hier mercredi pour détournement de fonds, le metteur en scène russe, Kirill Serebrennikov, assigné à résidence depuis plus d’un an, a clamé son innocence, dénonçant des accusations «absurdes».
Accompagné de nombreuses personnalités, Kirill Serebrennikov a affirmé n’avoir jamais rien volé. Le metteur en scène avait été arrêté dans la nuit du 21 au 22 août 2017 et assigné à résidence alors qu’il se trouvait en plein tournage d’un film à Saint-Pétersbourg.
La justice russe, qui avait ordonné la saisie des biens et actifs du réalisateur, l’accuse d’avoir détourné environ 1,7 million d’euros de subventions publiques destinées à son théâtre moscovite grâce à un système de devis et factures gonflés entre 2011 et 2014.
Alors que plusieurs de ses collaborateurs sont également poursuivis dans cette affaire, Kirill Serebrennikov affirme n’avoir été responsable que des « processus artistiques et de la formations des programmes » de son projet sans se préoccuper directement de la gestion des fonds alloués par le ministère de la Culture.
Les poursuites contre Kirill Serebrennikov sont dénoncées dans le monde de la culture comme une nouvelle attaque des milieux conservateurs russes contre la création artistique. Les œuvres du metteur en scène russe, qui abordent la religion ou la sexualité, ont été critiquées par les autorités ou des représentants religieux.
Depuis son arrestation, de nombreux appels à la levée des charges pesant sur lui ont été lancés par des figures russes du monde des arts comme par des personnalités culturelles internationales, de l’actrice australienne Cate Blanchett, présidente du jury du Festival de Cannes en 2018, à l’ancienne ministre française de la culture Françoise Nyssen.