Les ministres des Affaires étrangères de la Tunisie, de l’Egypte et de l’Algérie ont dénoncé dans une déclaration commune à l’issue d’une réunion mercredi à Tunis, les flux continus d’armes et de «combattants terroristes étrangers» en Libye.
Les chefs de la diplomatie des trois pays nord-africains voisins immédiats de la Libye, ont assuré que ces flux d’armes «ravivent le conflit» dans le pays et «renforcent la souffrance du peuple libyen». Cette situation, estiment-ils, est en contradiction flagrante avec les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU.
De son côté, le Comité des experts de l’ONU chargé de contrôler l’embargo sur les armes en Libye, prolongé cette semaine pour un an, par le Conseil de sécurité, a révélé dans un récent rapport, qu’il enquêtait sur une implication présumée des Emirats arabes unis dans le lancement en avril dernier, de missiles sur des unités militaires fidèles au gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.
Le jour même où se tenait cette réunion tripartite, le gouvernement de Tripoli lançait trois attaques aériennes contre des positions des forces du maréchal Khalifa Haftar, sur le front sud de la capitale libyenne. Ces frappes ont été menées trois jours après l’arrivée de drones turcs sur la base militaire contrôlée par les unités loyales au GNA.
Depuis le lancement début avril d’une offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, pour s’emparer de Tripoli, plusieurs arrivées d’armes ont été signalées au profit des forces loyales au Gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale en dépit de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU.
Les combats se poursuivent en Libye, où les troupes de Haftar sont toujours bloquées aux portes de Tripoli. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces combats ont fait 653 morts et 3.547 blessés à Tripoli et dans ses environs.
Selon les chiffres de l’ONU, les affrontements ont provoqué le déplacement de 91.000 personnes et la situation ne semble pas prête à s’améliorer, étant donné que les deux camps refusent jusqu’ici présent de négocier un cessez-le-feu.