Les humanitaires souhaitant porter assistance aux populations de la zone anglophone du Cameroun, devront agir selon des lignes directrices que vient de définir le gouvernement local.
Le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a en effet indiqué que le pays a défini des «modalités pratiques des opérations sur le terrain» que les agences d’assistance doivent respecter, «afin de minimiser les malentendus entre le gouvernement et les humanitaires».
Il s’exprimait mardi lors d’une rencontre avec des donateurs internationaux à Buea, chef-lieu de la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun.
Selon lui, ces lignes directrices sont comme «la bible» des opérations d’assistance, et «les humanitaires qui ne les respecteraient pas, ne seront pas autorisés à fonctionner sur le terrain». Il a également souligné l’importance de la neutralité et de la transparence des actions humanitaires au Cameroun.
Représentant 20% de la population camerounaise qui est majoritairement francophone, la minorité anglophone s’estime marginalisée et une mouvance sécessionniste armée y est née en 2017, plongeant ainsi ces zones dans une crise séparatiste.
Le nombre des déplacés internes dus à la crise est estimé à plus de 430.000, d’après les Nations Unies. Yaoundé avait accusé à plusieurs reprises certaines ONG d’utiliser cette crise pour des gains financiers au détriment de la population souffrante.
Le 13 mai dernier, le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires humanitaires, Mark Lowcock, avait soutenu qu’«il y a urgence» à accroître l’aide humanitaire dans ces zones et à la financer, afin d’éviter une situation «hors contrôle».