Selon un nouveau bilan annoncé hier dimanche par les autorités hindoues, six personnes sont décédées depuis le début des manifestations dans le nord-est de l’Inde contre une loi facilitant l’obtention de la nationalité indienne par des réfugiés à condition qu’ils ne soient pas Musulmans.
Ces morts ont toutes été recensées dans l’Etat d’Assam. Les autorités ont annoncé que quatre personnes sont décédées à l’hôpital après avoir été touchées par des balles tirées par la police. Une autre personne a péri dans l’échoppe où elle dormait qui a été incendiée et une sixième a été battue à mort pendant une manifestation.
La tension demeurait très forte hier à Guwahati, la plus grande ville de l’Etat d’Assam, où environ 5.000 personnes ont manifesté hier dimanche.
Ailleurs dans le pays, des manifestants ont incendié des trains et des cars, brûlé des pneus, et organisé des sit-in sur les routes et les lignes de chemins de fer dans l’Etat du Bengale occidental, dans l’Est du pays. Internet a été suspendu dans plusieurs districts.
A New Delhi, plusieurs autobus ont été incendiés et les heurts ont fait 35 blessés qui ont dû être hospitalisées selon l’agence PTI. La police est entrée dans l’Université de Delhi Jamia Millia Islamia après les affrontements pour procéder à des arrestations, bien que l’établissement ait affirmé que ses étudiants n’avaient pas pris part aux désordres.
La nouvelle loi votée la semaine dernière facilite l’attribution de la citoyenneté indienne aux réfugiés d’Afghanistan, du Bangladesh et du Pakistan, à condition qu’ils ne soient pas musulmans. Elle concerne des minorités religieuses, dont les hindous et les sikhs.
L’opposition et des organisations de défense des droits de l’homme estiment que cette loi fait partie du programme nationaliste du Premier ministre Narendra Modi visant selon elles, à marginaliser les 200 millions d’Indiens de confession musulmane. D’autres redoutent un afflux d’immigrants du Bangladesh.
Ces organisations et un parti politique musulman ont déposé un recours contre ladite loi devant la Cour suprême, en arguant qu’elle est contraire à la Constitution et aux traditions séculaires indiennes.