Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA), basé dans la capitale Tripoli, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi, la suspension de sa participation aux pourparlers militaires qui se déroulent à Genève en raison des violations répétées de la trêve par les forces du maréchal Khalifa Haftar.
L’annonce du GNA a fait suite au tir hier en début d’après-midi de plus de 15 roquettes en direction du port maritime de Tripoli et du port secondaire d’al-Chaab.
L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a reconnu avoir bombardé un dépôt d’armes au port de Tripoli, après avoir dans un premier temps annoncé avoir visé un navire turc chargé d’armes. Amin al-Hachemi, un porte-parole du ministère de la Santé, a rapporté que trois civils ont été tués et cinq autres blessés lors de cette attaque.
Pour le GNA, cette attaque n’est que la dernière en date des «violations commises avant et pendant la trêve», qu’il qualifie de «crimes de guerre documentés», nécessitant «des mandats d’arrêt» internationaux.
Le gouvernement libyen dénonce également «le mépris continu» de la résolution du Conseil de sécurité, adoptée la semaine dernière, et des décisions de la conférence internationale de Berlin.
Les belligérants libyens ont entamé hier mardi une nouvelle série de pourparlers militaires indirects, en présence de l’émissaire des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé.
Ces travaux se déroulent dans le cadre d’une commission militaire conjointe composée selon le format dit «5+5», de cinq membres représentants le GNA et cinq autres le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen dont les forces tentent de conquérir Tripoli depuis avril dernier.
Cette commission et ces négociations s’inscrivent dans la ligne du sommet organisé le 19 janvier à Berlin pour pérenniser le fragile cessez-le-feu obtenu un peu plus tôt par la Turquie et la Russie.