L’ancien président du Tchad, Hissène Habré, actuellement en prison au Sénégal, sera fixé demain mardi sur sa demande de remise en liberté provisoire pour des raisons de santé, ce qui provoque la colère et l’indignation de ses victimes.
Âgé de 79 ans, Hissène Habré purge, depuis 2017, une peine à perpétuité pour crimes contre l’humanité durant son mandat (1982 à 1990). Il avait notamment mené une répression qui a fait 40.000 morts, selon une Commission d’enquête tchadienne.
Ses avocats plaident pour une libération provisoire de six mois qui devrait permettre à l’ancien dirigeant de se faire soigner. Le verdict est attendu ce mardi 13 avril 2021.
Mais chez les victimes, une libération, même provisoire de M. Habré est inacceptable. Assane Dioma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, pense que les autorités judicaires affichent une « attention singulière ou discriminatoire, selon qu’il s’agisse de monsieur Hissène Habré ou des victimes », rappelant que le président Habré avait déjà bénéficié d’une telle faveur en 2020, malgré la protestation des victimes.
Assae Dioma Ndiaye se plaint notamment du fait que « personne ne semble s’occuper du sort des victimes » d’Hissène Habré qui ne sont toujours pas indemnisées et « laissées pour compte ».
Dans ces conditions, ces victimes « ne comprennent jamais et ne toléreront jamais une éventuelle libération, même temporaire de leur bourreau », estime Ndiaye.