Afin de contenir l’immigration clandestine par la voie de sa frontière avec la Turquie, la Grèce avait sollicité une contribution financière de l’Union Européenne (UE) à la construction d’une clôture au niveau de ce passage. Projet auquel Bruxelles vient d’annoncer son refus d’adhérer mardi.
L’immigration est l’un des plus grands freins à l’adhésion de la Turquie à l’UE. Pour ne pas arranger les choses, la Grèce, qui partage une frontière avec ce territoire, souhaite ériger une barrière barbelée de 10,3 kilomètres de long. Elle se situerait sur le fleuve Evros, lequel constitue, jusque-là, la frontière naturelle entre les deux pays. Ce, dans l’optique de lutter contre l’immigration illégale par le biais de cette voie, une des principales entrées des clandestins africains comme asiatiques dans l’espace Schengen. Mais, la commissaire européenne chargée des affaires intérieures et des migrations, Cecilia Malmström, n’est pas du tout du même avis que les autorités grecs : « j’ai dit non à la demande de financement de la Grèce pour la clôture à Evros, car elle est inutile », a-t-elle posté sur son compte Twitter. A la place, « il vaudrait mieux se concentrer sur des réformes structurelles pour l’asile et le contrôle des frontières », estime-t-elle. Son porte-parole, quant à lui, s’est montré plus explicite : « la décision de construire cette clôture relève de la responsabilité des autorités grecques, mais toutes les mesures doivent être conformes aux obligations internationales de la Grèce, notamment le respect des droits de l’Homme et le principe du non-refoulement des personnes en droit de bénéficier d’une protection internationale ».
La Grèce devra donc se contenter des 90 millions d’euros (120 millions de dollars américains) que Bruxelles lui a alloués pour l’aider devant les multiples arrivées de migrants et demandeurs d’asile en 2012. Malgré cela, cette frontière externe de l’UE continuera certainement à poser problème, lequel pourrait avoir comme répercussion le durcissement des contrôles au niveau des frontières internes de l’espace Schengen.