Le ministère sud-coréen de la Réunification a confirmé lors d’un bref point de presse tenu jeudi soir, qu’un haut diplomate nord-coréen avait fait défection à Séoul. Il s’agit de Thae Yong-ho, numéro deux de la mission diplomatique nord-coréenne sur le sol britannique.
Thae Yong-ho est récemment arrivé en Corée du Sud avec son épouse et ses deux fils. Ils sont actuellement placés sous la protection du gouvernement sud-coréen et les autorités compétentes ont entamé les procédures nécessaires pour la régularisation de leur situation de demandeurs d’asile.
Pour protéger les pays impliqués, aucun détail n’a été dévoilé sur l’itinéraire emprunté par le transfuge pour faire défection. Agé de 55 ans, Thae Yong-ho prenait en charge la promotion de son pays. Il devient ainsi le premier plus haut gradé parmi ses compatriotes diplomates ayant déjà trouvé refuge en Corée du Sud. Bien évidemment, cette défection rare d’une des élites nord-coréennes a été vivement reprise à l’avantage de la Corée du Sud par ses dirigeants et ses médias. Le porte-parole du ministère sud-coréen de la Réunification Jeong Joon-hee a déclaré que ce sont la désillusion de Thae Yong-ho sur le régime de Kim Jong-un ainsi que son aspiration pour la démocratie libérale au Sud qui l’ont amené à passer à l’acte.
Les affaires de défection se sont multipliées ces derniers mois, largement médiatisées par les journaux sud-coréens. En avril, 12 serveuses et leur manager d’un restaurant nord-coréen de Chine avaient fait défection. Et plus récemment, en juillet, la presse hongkongaise avait fait état de la défection d’un étudiant nord-coréen de 18 ans en visite dans l’ancienne colonie britannique pour participer à un concours international de mathématiques. Pour les sud-coréens, ces défections témoignent d’une perte de foi des nord-coréens, jusque dans une partie de son élite, dans le régime de Kim Jong-un, alors que le pays subit de plein fouet les sanctions du Conseil de sécurité, alourdies depuis le 4ème essai nucléaire et un lancement de fusée à longue portée de Pyongyang en début d’année.