La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a déclaré hier mardi, après avoir présenté ses excuses, pour la troisième fois en un mois, pour son implication dans un scandale politico-financier, être prête à quitter le pouvoir avant la fin de son mandat.
Face à la contestation qui est à son comble, Park Geun-hye sait qu’elle ne pourra pas aller au terme de son mandat qui s’achève en février 2018. Elle se refuse toutefois à démissionner, déclarant vouloir s’en remettre à la sagesse du Parlement pour régler son départ. Le Parlement se réunit vendredi prochain. Si l’opposition réussit à réunir deux tiers des voix, elle pourra obtenir la destitution de la présidente.
Que la présidente démissionne ou qu’elle soit destituée, des élections anticipées devraient être organisées, au plus tôt en avril prochain. Pour succéder à Park Geun-hye, sont pressentis Moon Jae-In, la leader du Parti démocrate de centre gauche, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU qui terminera son mandat en fin d’année et qui devrait être de retour en Corée du Sud fin janvier prochain, et Lee Jae-Myung, le maire d’une ville de la banlieue de Séoul issu des rangs du parti démocrate et présenté par ses supporters comme le « Trump sud-coréen ».
Le scandale ayant éclaboussé Park Geun-Hye, avait éclaté il y a plusieurs semaines avec des révélations concernant une confidente de l’ombre de la présidente, Choi Soon-Sil. Cette dernière aurait influencé les choix politiques de la présidente et usé de sa protection pour soustraire des fonds à de grandes entreprises du pays.
Les perquisitions se sont multipliées ces dernières semaines, notamment chez Samsung, l’un des principaux conglomérats sud-coréens (chaebol), mais également chez des personnalités du spectacle.
Le scandale a fait perdre à la présidente sud-coréenne le soutien d’une frange de son parti conservateur, le Saenuri, dont un bon nombre de membres pourraient rejoindre l’opposition vendredi prochain pour voter sa destitution. Les sondages estiment que seuls 4% des Sud-Coréens feraient encore confiance à Park Geun-hye pour présider aux destinées du pays durant le reste de son mandat.