« La chambre a conclu à l’unanimité que l’accusation a prouvé au-delà de tout doute raisonnable que Thomas Lubanga est coupable des crimes de conscription et d’enrôlement d’enfants de moins de quinze ans et les a fait participer à un conflit armé ». Ce verdict proclamé mercredi à la Cour Pénale Internationale (CPI) par le juge Adrian Fulford à l’issue du procès de l’ex-rebelle congolais a ravi plusieurs ONG de défense des Droits de l’Homme.
Par la voie de leurs membres, divers organisations internationales investies dans les droits humains n’ont pas caché leur soulagement après l’inculpation de Thomas Lubanga. Cet ancien seigneur de guerre était accusé, entre autres, d’avoir enrôlé des enfants dans sa milice. Ce qui a été prouvé par l’accusation moyennant, notamment, des vidéos. Ainsi, selon Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine des Droits de l’Homme (ASADHO), « la condamnation de Thomas Lubanga envoie un signal fort aux responsables de ces crimes internationaux qui ne sont pas à l’abri de poursuites ». Un avis proche de celui de Michael Bochenek, Directeur chargé du droit et de la stratégie politique à Amnesty International : « le verdict d’aujourd’hui fera réfléchir ceux qui, à travers le monde, se rendent coupables du crime consistant à maltraiter des enfants, sur les champs de bataille et ailleurs … ».
De son côté, Souhayr Belhassen, la présidente de la Fédération Internationale des droits de l’Homme (FIDH), a mis l’accent sur les acquis en faveur de la justice internationale : « cette première décision de condamnation des juges de la CPI arrive à la fin du procès pilote de la Cour, qui a façonné les pratiques devant cette juridiction pénale internationale jeune et unique ». Cette expérience sera certainement précieuse pour les multiples affaires à venir.