L’opposant russe Alexeï Navalny hospitalisé suite à un présumé empoisonnement

Le leader de l’opposition en Russie, Alexeï Navalny est en soins intensifs dans un hôpital en Sibérie, après avoir été apparemment empoisonné, a déclaré jeudi sur Twitter, sa porte-parole, Kira Yarmish.

Un avion médicalisé dépêché par l’ONG allemande «Cinema for Peace», est parti d’Allemagne en direction de la Russie, pour le rapatrier afin qu’il soit pris en charge au sein de l’hôpital berlinois de la Charité.

L’opposant était dans un vol de la Sibérie pour Moscou quand l’avion a dû atterir en urgence en raison de la dégradation subite de son état de santé. Sa porte-parole a laissé entendre qu’«il avait été empoisonné avec quelque chose mélangé avec son thé», vu qu’il n’avait rien bu d’autre dans la matinée.

Anatoli Kalinitchenko, le vice-directeur de l’hôpital des urgences n°1 d’Omsk en Sibérie, où Alexeï Navalny a été placé en réanimation, a déclaré que l’état de l’opposant était « stable », soulignant néanmoins, qu’il était trop tôt pour confirmer la thèse de l’empoisonnement.

Avocat de formation âgé de 44 ans, Alexeï Navalny est l’adversaire n°1 du Kremlin avec des publications anticorruption qui sont abondamment partagées sur les réseaux sociaux.

Son voyage à travers la Russie avait pour objectif de promouvoir sa stratégie électorale en prévision des élections régionales devant avoir lieu dans une trentaine de régions en septembre.

Il a été déjà ciblé par des agressions physiques dans le passé, et avait notamment été aspergé dans les yeux par un produit désinfectant à la sortie de son bureau en 2017. Lui, ses partisans et leurs familles font régulièrement l’objet d’interpellations, de perquisitions et de pressions policières dans toute la Russie.

De nombreux autres opposants russes ont été victimes ces dernières années d’empoisonnement, en Russie ou à l’étranger, comme l’ex-agent double et sa fille Sergueï et Ioulia Skripal en mars 2018 en Angleterre, ou encore l’ex-agent secret russe en exil Alexandre Litvinienko, mort d’un empoisonnement au polonium-210 en 2006.

Andreï Touabovitch