Au terme de la série de manifestations des 26, 27 et 28 juin organisées à Lomé, la capitale du Togo et marquées par une série de violences et d’arrestations, la Conférence des Evêques du Togo (CET) est montée au créneau ce lundi 30 juin, pour condamner vivement ces violences.
«Nous, Evêques du Togo, à l’issue de notre 139è Session ordinaire, avions condamné fermement toutes formes de violences d’où qu’elles viennent et dénoncé la culture du mensonge dans notre pays», ont écrit ces dirigeants de l’Eglise catholique du Togo dans un communiqué.
«Après avoir suivi avec une profonde préoccupation, affliction et tristesse les événements douloureux qui ont marqué les journées du 26, 27 et 28 juin 2025, suite aux faits d’une gravité inouïe, nous condamnons vigoureusement à nouveau, ces violences inacceptables et insoutenables, quels qu’en soient leurs origines, leurs auteurs ou leurs justifications», ont détaillé les dignitaires religieux togolais.
«Un usage aussi disproportionné de la force pour réprimer une manifestation, fût-elle illégale, est simplement inadmissible. Nous invitons les auteurs de ces actes répréhensibles à la conversion. Qu’ils n’oublient pas que les cris des innocents sont des lamentations qui montent vers Dieu», ont encore insisté les évêques catholiques.
«S’entêter à voir le vrai et à faire croire le faux est une violence morale qui brise la cohésion. Il faut se ressaisir par crainte de Dieu et par amour pour notre Nation», a par ailleurs exhorté la CET, avant de conclure en invitant «tous les fils et filles du Togo, en particulier les dirigeants, les acteurs politiques, les Forces de Défense et de Sécurité et les leaders d’opinion, à faire preuve de responsabilité, de retenue et d’engagement sincère pour la construction de notre pays».
Plusieurs partis de l’opposition au Togo ont également dénoncé avec force, ces dernières 48H, les violences ayant marqué les manifestations des 26, 27, et 28 juin à Lomé, qualifiées par l’Etat du Togo dans un communiqué publié dimanche 29 juin, d’actes de «banditisme et de vandalisme». L’exécutif togolais n’a pas dévoilé le nombre des personnes arrêtées durant ces manifestations, ni celui des blessés.
L’opposition et le gouvernement togolais ont émis des versions divergentes autour des causes des décès recensés lors des manifestations émaillées d’interventions musclées des forces de l’ordre du 26 au 28 juin 2025 à Lomé.
Le Gouvernement évoque «des morts par noyade dans la Lagune de Bè et dans le 4è Grand Lac», alors que la Société civile et les formations de l’opposition parlent plutôt d’«homicides volontaires». Plusieurs OSC du Togo estiment a «environ 1.000 individus arrêtés» et de nombreux manifestants portés disparus.