La Chine lance le plus grand marché de carbone au monde

La Chine a lancé ce vendredi le plus grand marché du carbone au monde dans le cadre de la réduction de ses émissions de gaz polluantes.

Ce marché du carbone autorise pour la première fois les autorités provinciales à fixer des quotas pour les centrales thermiques et permet aux entreprises d’acheter des droits de polluer à d’autres ayant une empreinte carbone plus faible.

Dans un bref communiqué, l’agence de presse officielle Chine nouvelle a annoncé que les échanges ont débuté à 9h30 locales à la Bourse de l’environnement et de l’énergie à Shanghai. La première transaction fixait à 6,80 dollars la tonne de carbone.

Concrètement, les autorités délivrent un certificat pour chaque tonne de dioxyde de carbone, ou d’autres gaz à effet de serre, qu’une entreprise est autorisée à émettre. Celle-ci s’expose à des amendes en cas de non-respect. Et dans un souci de transparence, les entreprises devront rendre publiques leurs données en matière de pollution et les faire vérifier par des autorités tierces.

Ce marché du carbone ne concerne pour le moment que le secteur de l’électricité, dont les centrales en Chine fonctionnent encore très largement au charbon, l’une des énergies les plus polluantes et les plus nocives pour l’environnement.

Ce marché du carbone s’inscrit dans le cadre des efforts déployés en matière de protection de l’environnement par la Chine qui est actuellement le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et en même temps le pays qui investit le plus dans les énergies nouvelles L’empire du milieu a promis de parvenir à la neutralité carbone en 2060, c’est-à-dire absorber autant de carbone qu’il en émet.

Certains analystes estiment toutefois, que le prix de 6,80 dollars la tonne de carbone est assez bas comparativement aux 36 dollars et 17 dollars pratiqués l’an dernier respectivement par l’Union européenne et la Californie, que les amendes pour non-conformité ne sont pas assez dissuasives, et que le fait de distribuer gratuitement les permis de polluer au lieu de les mettre aux enchères incite moins les entreprises à réduire rapidement leurs émissions.

Andreï Touabovitch