« Il est beau le jour où l’on rentre chez soi après une très longue absence (…) L’Afrique est mon continent et ma maison », c’est en ces termes que me le Roi du Maroc Mohammed VI, qui s’est réjouit mardi à Addis-Abeba, de la réadmission, la veille, de son pays à une écrasante majorité au sein de l’Union Africaine (UA).
Dans un discours prononcé devant la Conférence de l’UA, le roi du Maroc a expliqué qu’il a « tenu à faire le déplacement » au siège de l’UA, pour s’exprimer devant ses homologues chefs d’État africains et les remercier pour leur « soutien franc et massif» qui a permis au royaume de regagner son siège avec 39 voix favorables.
Mohammed VI est également expliqué que le retrait du Maroc de l’OUA, il y a 33 ans, «était nécessaire» a servi «à mettre en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, mais aussi à quel point le royaume lui est indispensable » à l’Afrique, à présent qu’il compte parmi les nations les plus développées du continent.
Le roi s’est ensuite attardé sur sa stratégie de rapprochement entre le Maroc et les pays du continent, à travers notamment, la signature depuis l’an 2000, de 949 accords de coopération « dans les secteurs privés et publics », rappelant avoir entrepris durant la même période, 46 visites dans 25 pays. Le Maroc a aussi accordé des « milliers de bourses » aux étudiants africains, et régularisé la situation de 25.000 migrants africains illégalement établis et lancé des « projets stratégiques » dans bon nombre de pays subsahariens.
Il a cité à titre d’exemple le mégaprojet de gazoduc qui reliera le Nigeria au Maroc en traversant plusieurs pays ouest-africains et les unités de fertilisants qui seront mises en place par le Maroc au Nigeria et en Éthiopie. L’ensemble de ces projets, a-t-il assuré, profiteront à de nombreux pays africains et constituent une réponse à l’urgence d’assurer la sécurité alimentaire pour les pays subsahariens.
Le Roi Mohammed VI, très connu pour son penchant pour la coopération sud-sud, a souligné que « mon pays partage ce qu’il a sans ostentation», assurant que «le Maroc deviendra le moteur de l’expansion (économique) commune» et dès qu’il siègera de manière effective à l’UA, son action concourra à fédérer et aller de l’avant ».
En revanche Mohammed VI s’est dit inquiet pour l’avenir de l’Union du Maghreb Arabe, affirmant que «l’UMA est la région la moins intégrée de l’Afrique, sinon de toute la planète. «La flamme de l’UMA s’est éteinte» et si ça continue, a-t-il averti, «l’UMA se dissoudra».