Le ministère sud-coréen de la Réunification a confirmé jeudi, le limogeage du ministre nord-coréen de la Sécurité d’Etat, Kim Won-hong, précisant que ce dernier a été rétrogradé du grade de général quatre étoiles à deux étoiles, avant d’être destitué à la mi-janvier, après un interrogatoire du bureau de la direction du parti des travailleurs.
De l’avis des experts, Kim Won-hong aurait été accusé de corruption, de violations des droits de l’Homme et d’abus de pouvoir.
Selon Jeong Joon-hee, le porte-parole du ministère sud-coréen de la Réunification, le parti unique de la Corée du Nord mène actuellement une investigation d’envergure sur Kim Won-hong et son département, qui est l’équivalent du NIS, le Service national du renseignement, de Corée du Sud, ce qui fait craindre une amplification du niveau de punition et du nombre de personnes concernées.
Un responsable du gouvernement sud-coréen a rapporté qu’un certain nombre de poids lourds des services secrets nord-coréens auraient déjà été exécutés. Le leader nord-coréen tenterait ainsi de rejeter sur Kim Won-hong et son ministère la responsabilité de l’aliénation de l’opinion publique résultant de sa gouvernance de la terreur.
Agé de 72 ans, le général Kim Won-hong a été nommé en 2012 à la tête des services secrets nord-coréens. C’est lui qui a orchestré en décembre 2013, l’exécution de Jang Song-thaek, l’oncle de Kim Jong-Un et numéro deux du régime durant un certain temps, et celle de Hyun Yong-chul, le chef de l’armée populaire nord-coréenne.
Considéré comme l’un des proches conseillers du président Kim Jong-un, la destitution de Kim Won-hong, qui a contribué à l’instauration du pouvoir du leader nord-coréen, devrait attiser l’instabilité du régime, tout en ébranlant les dirigeants du pays qui auraient de plus en plus de mal, à contrôler le peuple.
Le président Kim Jong-un a pris les rênes de la Corée du Nord en 2011, à la mort de son père Kim Jong-il, et a pu depuis lors, renforcer son pouvoir par le biais de plusieurs purges et des exécutions sommaires de hauts dignitaires.