Le Mali vit toujours dans l’instabilité politique la plus totale. D’un côté, la junte s’obstine à rester aux commandes du pays et, de l’autre, les rebelles touaregs contrôlent à présent la moitié nord du pays. Cette situation des plus complexes pousse la communauté internationale à prendre ses précautions. Ainsi, la France n’a pas hésité à lancer un appel envers ses 5000 ressortissants au Mali.
« Compte tenu de l’instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à Bamako, il est conseillé à nos compatriotes dont la présence n’est pas indispensable de quitter provisoirement le pays ». Un communiqué on ne peut plus clair du ministère français des affaires étrangères. En effet, la situation au Mali est des plus confuses. Les militaires putschistes, peu organisés, ne semblent pas à même de contrecarrer l’offensive des rebelles touaregs. Ceux-ci avancent à grand pas vers le sud du pays et la capitale Bamako. La probabilité d’un affrontement entre les deux camps inquiète grandement la communauté internationale, qui s’évertue à chercher des solutions dans les plus brefs délais.
Dans cette optique, 15 chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest se sont réunis hier lundi à Dakar autour de la crise politico-militaire malienne. Au cours de cette rencontre, l’embargo à l’encontre de la junte malienne, qui était une menace 4 jours auparavant au sommet d’Abidjan sur la même thématique, a été confirmé. De plus, les présidents ouest-africains ont « décidé de la mise en place immédiate de la force d’attente de la Cédéao », comme l’a annoncé le président ivoirien Alassane Ouattara, également président en exercice de l’organisation sous-régionale. Sur la question militaire, la France s’est à nouveau distinguée par la clarté de sa position : « nous pouvons aider sur le plan logistique ou la formation mais il n’est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali », a précisé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.