La Turquie craint d’être excédée par l’afflux des réfugiés provenant de la Syrie. Raison pour laquelle le ministre turc des affaires étrangères, M. Ahmet Davutoglu, a appelé vendredi à l’implication des Nations Unies et de la communauté internationale.
« J’ai appelé d’urgence dans la nuit le secrétaire général de l’ONU pour évoquer la question des réfugies » a-t-il déclaré à la presse. Un tel empressement se justifie certainement par l’exode massif des syriens vers la Turquie. Ces peuplades fuient pour la plupart les combats à Idleb. Normalement, selon un arrangement conclu entre le président syrien Bachar Al-assad et le médiateur international Koffi Annan, l’armée syrienne doit quitter cette zone avant le 10 avril. Dans ce contexte plein d’incertitude, certains habitants de la région prennent la direction de Reyhanli, le village turc le plus proche. La semaine dernière, le nombre de réfugiés syriens en Turquie a atteint 24 000, avec 2 800 en l’espace de 36 heures.
Directement confrontée à cette situation, la Turquie exprime ses limites : le pays « a accordé et continuera d’accorder avec tous ses moyens l’hospitalité à ses frères syriens… Mais, s’il y a un plus grand exode, les Nations Unies et la communauté internationale doivent intervenir ». Le chef de la diplomatie turque est resté assez ambigu sur ce qu’il attendait exactement de l’ONU et de la communauté internationale. Mais, c’est déjà le signe d’une certaine lassitude : « ceux qui accordent un délai à Al-Assad doivent comprendre que cette question se transforme en un fléau international ».