Des milliers de Russes sont descendus hier dimanche dans les rues pour commémorer le troisième anniversaire de l’assassinat de Boris Nemtsov, l’un des leaders des opposants au régime du président Vladimir Poutine, tué par balles à quelques encablures du Kremlin en 2015.
Les manifestants n’ont pas hésité à braver le froid glacial de la capitale russe, Moscou, les uns avec le drapeau russe, d’autres avec une photo en noir et blanc de Boris Nemtsov.
Selon White Counter, une ONG qui comptabilise le nombre de participants dans les manifestations, environ 7.600 personnes se sont rassemblées à Moscou à l’occasion d’un défilé qui avait été autorisé par les autorités.
Plusieurs centaines de personnes se sont également réunies dans le centre de Saint-Pétersbourg en reprenant le slogan “la Russie sera libre”.
Les manifestants dénonçaient également l’inaction des autorités russes, trois ans après l’assassinat. Beaucoup d’entre eux voient une main du Kremlin derrière cet assassinat, étant convaincus que Boris Nemtsov aurait pu réconcilier les différentes factions de l’opposition s’il n’avait pas été éliminé.
En juillet 2017, cinq Tchétchènes, originaires des républiques musulmanes de Tchétchénie et d’Ingouchie, dans le Caucase russe, ont été condamnés pour ce meurtre à des peines de 11 à 20 ans de prison par un tribunal de Moscou, mais les commanditaires n’ont toujours pas été jugés.
Fondateur du mouvement Solidarnost, Boris Nemtsov était âgé de 55 ans quand il a été tué le 27 février 2015 alors qu’il traversait un pont près de la présidence russe. Il travaillait à cette date, sur un rapport consacré au rôle de la Russie dans le conflit en Ukraine.
Son assassinat avait provoqué la consternation chez l’opposition russe qui organise chaque année une marche à Moscou pour exprimer son désaccord avec la politique de Vladimir Poutine.
La manifestation d’hier s’est tenue à trois semaines de l’élection présidentielle russe que le président sortant Poutine devrait remporter facilement face à une opposition profondément divisée entre les partisans du boycott, et ceux qui préfèrent participer à l’élection.