Le groupe français PSA cède aux pressions américaines et quitte l’Iran

Le constructeur automobile français PSA (Peugeot Société Anonyme) a annoncé lundi qu’il quittera l’Iran pour ne pas subir les sanctions américaines.

Le groupe français affirme néanmoins être en contact avec les autorités de Washington pour envisager une dérogation, l’Iran étant son plus grand marché étranger en volume.

La décision de PSA de quitter l’Iran est directement liée au retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien le 8 mai dernier. Il s’agit du deuxième retrait du groupe français de la République islamique depuis 2012, et toujours pour le même motif.

Cette décision devrait avoir peu de répercussions sur les finances du groupe. Son annonce n’a pas perturbé le cours de bourse de PSA qui est passé hier mardi de 20.01 euros à 20.36 euros. Et PSA n’est pas producteur direct en Iran mais a un partenariat avec l’iranien Kodro, déjà arrêté en 2012 et repris en 2016.

Cela n’empêche qu’un retrait d’Iran serait un sérieux revers pour PSA. Avec 444 600 véhicules achetés l’an dernier, l’Iran est son premier marché international devant la Chine, Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne. Le groupe avait même des projets d’expansion.

Peugeot avait décidé d’un investissement de 400 millions d’euros sur cinq ans pour fabriquer des modèles récents et Citroën a formé de son côté une co-entreprise avec un autre constructeur local, Saipa, pour revenir sur le marché, avec un plan d’investissement de 300 millions d’euros.

Son départ du marché iranien, laisserait la voie libre à ses concurrents en tête desquels viennent les constructeurs chinois.

PSA serait ainsi le deuxième grand groupe français après le pétrolier Total à se plier aux exigences américaines pour éviter des sanctions qui pourraient les empêcher de vendre sur le marché américain ou en dollars.

Comme PSA et Total, d’autres grandes firmes françaises telles qu’Airbus et Sanofi sont sommées de quitter l’Iran avant le début du mois d’août. PSA affirme cependant travailler avec le gouvernement français pour obtenir une dérogation américaine et poursuivre son activité en Iran.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus