Le Parlement iranien a adopté hier dimanche un projet de loi contre le financement du «terrorisme». Si ce texte est présenté par ses partisans comme vital pour sauver l’accord sur le nucléaire avec les partenaires occidentaux de Téhéran après le retrait américain, il est en revanche critiqué par les conservateurs.
Le projet de loi adopté par 143 voix pour et 120 contre, doit encore être approuvé par le Conseil des Gardiens de la Constitution. Le texte a pour objectif de permettre à l’Iran de se conformer aux normes internationales et d’adhérer à la Convention de l’ONU pour la répression du financement du terrorisme.
Il fait partie des quatre textes mis en avant par le gouvernement iranien au cours des derniers mois pour répondre aux demandes du Groupe d’action financière «Gafi», qui a donné à Téhéran jusqu’à la fin du mois pour renforcer sa législation contre le blanchiment de capitaux et le financement du «terrorisme».
Un précédent projet de loi sur les mécanismes de contrôle et de prévention du financement du « terrorisme » avait été déjà approuvé en août dernier par le Conseil des Gardiens de la Constitution et deux autres textes, sur le blanchiment d’argent et le crime organisé, ont également été adoptés par le Parlement mais leur approbation finale reste soumise à l’accord des plus hautes autorités.
L’adhésion de l’Iran à la Convention de l’ONU pour la répression du financement du terrorisme est l’une des conditions posées par le Gafi pour retirer Téhéran de sa liste noire des pays ou territoires non coopératifs, l’Iran et la Corée du Nord étant les seuls deux Etats à y figurer toujours. Mais la question divise profondément les députés réformistes et conservateurs iraniens.
Les ultraconservateurs, dont certains vont jusqu’à parler de «trahison», estiment que cette adhésion pourrait stopper le soutien iranien au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien, deux mouvements classés «terroristes» par les Etats-Unis.
Certains experts estiment qu’elle pourrait nuire aux puissants réseaux iraniens opérant à l’ombre, notamment la puissante organisation des Gardiens de la Révolution, fortement impliquée dans l’économie iranienne.