De plus en plus inquiètes, les entreprises basées au Royaume-Uni ou qui travaillent avec le pays se penchent sur le scénario d’un Brexit dur dans lequel le Royaume-Uni quitterait l’Union européenne sans accord, un scénario de plus en plus probable.
Le ministre britannique des Finances a eu beau jurer au milieu de ce mois devant 330 chefs d’entreprise qu’il n’y aurait pas de sortie sèche de l’Union européenne, l’inquiétude n’en demeure pas moins persistante.
Certaines entreprises ont pris des mesures de prudence, comme le site de design Made.com qui a ouvert un deuxième centre logistique en France, en plus de celui en Grande-Bretagne, pour «s’assurer que l’entreprise ne coulera pas».
Comme lui, d’autres entreprises accélèrent leur croissance en Europe pour ne pas dépendre de leur activité en Europe. Selon le président de la chambre de commerce franco-britannique Thierry Drilhon, les grands laboratoires ont fait des réserves d’insuline pour être autosuffisants pendant quelque temps.
D’autres entreprises ont déjà pris les devants, comme la compagnie P & O qui vient de passer ses ferrys britanniques sous pavillon chypriote, Sony qui a transféré son siège aux Pays-Bas et le britannique Dyson, dont le Président-Directeur Général était l’un des fers de lance de la sortie de l’Union européenne, qui va déménager son siège à Singapour. Même Airbus, qui emploie 14 000 personnes au Royaume-Uni, a brandi la menace d’un départ.
Prévu pour le 29 mars prochain, le Brexit, sans accord, ferait peser un risque économique de taille au Royaume-Uni, mais aussi à l’économie mondiale. Dépendant largement du commerce avec ses partenaires européens, d’où proviennent 30% de sa consommation alimentaire annuelle, le Royaume-Uni se trouverait soumis aux conditions prévues par l’OMC (Organisation mondiale du Commerce), avec un rétablissement des tarifs douaniers, ce qui pourrait avoir un impact très lourd sur le nouveau régime.
Craignant une rupture des approvisionnements, les particuliers multiplient leus provisions, au point que, selon le Guardian, 75% des propriétaires de surfaces de stockage déclarent ne plus pouvoir accepter de marchandises supplémentaires. Cette mesure de prudence ne devrait cependant pas suffire à long terme.