Angola–États-Unis : le corridor du Lobito en vitrine, les dollars en suspens

Le corridor du Lobito, reliant le port angolais au sud-est de la République démocratique du Congo, est devenu un symbole fort de la coopération américano-africaine. Soutenu par le G7, l’Union européenne, la DFC (Corporation américaine de financement du développement) et la banque Exim, ce projet est présenté comme un modèle de collaboration internationale. Il a été mis en lumière lors des visites du président Joe Biden, en décembre 2024, et de diplomates dirigés par James Story, en avril dernier.

Cependant, les 803 millions de dollars (environ 739 millions d’euros) annoncés par Washington en 2024 pour la modernisation du corridor n’ont toujours pas été débloqués. Le consortium LAR, concessionnaire du projet, minimise le retard, affirmant que les actionnaires assurent la continuité des travaux.

Malgré cet engouement, la présence américaine en Angola reste dominée par le secteur pétrolier. Chevron est active dans la province de Cabinda depuis 1954, tandis qu’ExxonMobil poursuit ses investissements dans le Bloco 15, pouvant atteindre 15 milliards de dollars d’ici 2030. Le gaz naturel liquéfié n’est pas en reste : Angola LNG, consortium dirigé par Chevron, exploite une unité à Soyo depuis 2013.

Les États-Unis soutiennent aussi la diversification économique prônée par Luanda. Depuis 2022, Exim Bank a financé à hauteur de 2,9 milliards de dollars (environ 2,7 milliards d’euros) des projets dans les énergies renouvelables, les infrastructures et les télécommunications, notamment via Sun Africa (solaire) et Africell (téléphonie).

Sur les plans diplomatique, sanitaire et éducatif, la coopération est active, malgré une réduction des aides sanitaires décidée par Donald Trump. Des bourses Fulbright continuent à être offertes aux étudiants angolais.

Andreï Touabovitch