L’institut statistique russe «Rosstat» a publié lundi une première estimation qui prévoit 2,3% de croissance de l’économie russe en 2018, un chiffre nettement supérieur aux prévisions du gouvernement russe et du Fonds monétaire international (FMI), qui prévoyaient respectivement 1,8% et 1,7% de croissance.
La prévision de Rosstat est également supérieure aux 1,6% que l’économie russe avait réalisée en 2017, année qui avait marqué le renouement de l’économie de la Russie avec la croissance après deux années de récession.
L’économie russe a été portée l’année dernière par le secteur de l’hôtellerie et de la restauration qui, avec une progression de +6,1%, a su tirer profit de la Coupe du monde de football que la Russie a accueillie pendant l’été 2018.
Cette embellie de l’économie russe avait commencé à être anticipée par le gouvernement et la Banque centrale après la récente annonce par Rosstat des chiffres du secteur de la construction en forte hausse de +5,3% en 2018. En revanche l’agriculture et la consommation des ménages restent dans «le rouge», avec une croissance de seulement +2%.
Mais les analystes estiment que, même supérieure aux attentes, une croissance de plus de 2% est en-deçà de ce que la Russie a à offrir. Le Kremlin lui-même nourrit de plus grandes ambitions.
Lors de la campagne électorale pour son quatrième mandat, qui s’étend de 2018 à 2024, le président russe s’était fixé pour objectif de diviser par deux la pauvreté et de multiplier par 1,5 le Produit intérieur brut par habitant d’ici à 2025, ce qui nécessite une croissance annuelle de 4%. La Banque centrale appelle à des réformes structurelles pour diversifier l’économie du pays.