En visite à Toronto, la ministre égyptienne de l’Immigration, Nabila Makram, a suscité une polémique en prévenant les dissidents égyptiens que quiconque dirait du mal de l’Egypte serait égorgé.
« Si quelqu’un dit du mal de notre pays, on lui fait quoi ? On coupe », a déclaré Mme Makram, en mimant une décapitation, dimanche lors d’un discours au cours d’une soirée privée de la diaspora égyptienne de Toronto. Les vidéos de cette scène ont été relayées sur les réseaux sociaux.
La ministre égyptienne a d’abord commencé par louer l’Egypte avant de faire signe de sa main de trancher sa gorge. « Ce qui réunit les expatriés, c’est l’amour de leur pays et ils ne tolèrent pas qu’on le critique ou qu’on en dise du mal », a-t-elle soutenu en arabe.
De l’avis de Mohamed Kamel du conseil d’administration de la Coalition égyptienne canadienne pour la démocratie, ces propos sont « très dangereux et inacceptables ». « Ça nous rappelle l’affaire Jamal Khashoggi », a-t-il ajouté, faisant allusion au journaliste saoudien tué en octobre 2018 au consulat saoudien d’Istanbul.
L’autorité concernée, citée mardi par le compte Twitter de son ministère, a exprimé son étonnement suite à la « mauvaise interprétation » de ses propos, avant d’assurer n’avoir eu aucune mauvaise intention en répétant les déclarations émanant d’un membre de l’assistance.
L’expression « a été prononcée lorsque la ministre a dit : ‘quiconque dit du mal de l’Egypte, que lui fait-on ?’, et que quelqu’un de l’assistance a rétorqué : ‘on lui coupe la gorge’, ce qui est une expression commune dans le dialecte égyptien qui signifie une vive colère », a expliqué le ministère sur Twitter.