Les Conseillers du Roi Mohammed VI, Omar Azziman et Abdellatif Menouni ont évoqué dans des entretiens accordés à l’AFP à l’occasion du 20è anniversaire de la fête du trône au Maroc, les grands chantiers réalisés dans le Royaume, relevant néanmoins, des «lenteurs» et le temps nécessaire pour atteindre le «changement attendu».
Depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, le Maroc s’inscrit à la fois dans la continuité et dans le changement, a souligné Azziman dans l’entretien publié dimanche par l’agence de presse «AFP».
Pour le Conseiller royal, la principale différence avec le règne de Feu SM Hassan II, réside dans le passage du Royaume sous le nouveau règne «à la vitesse supérieure» dans les choix stratégiques, l’action de l’État, la conduite des politiques publiques et l’exigence de l’efficacité.
«Les bienfaits du développement réalisé pendant ces 20 années n’ont pas bénéficié à tout le monde », constate Azziman.
«Nous avons, a-t-il dit, un mécontentement, nous n’arrivons pas à trouver des emplois pour nos jeunes, nous avons des régions trop déshéritées», expliquant qu’au début du règne de SM le Roi Mohammed VI, les efforts se sont focalisés sur «le renforcement de la démocratie, l’état de droit et la nécessité de tourner la page du passé étaient prioritaires, la priorité s’est portée, à partir de 2004, sur les grands chantiers économiques et d’infrastructures».
Aujourd’hui, a-t-il ajouté, la priorité se concentre sur la réduction des inégalités sociales, spatiales, territoriales», soulignant que cet «énorme chantier» exige un nouveau modèle de développement «plus sensible à l’impératif de justice sociale et une nouvelle politique territoriale à laquelle la régionalisation avancée contribuera fortement».
De son côté, le Conseiller royal, Abdellatif Menouni estime que «l’essentiel en matière démocratique a été fait» et devrait être à présent approfondi. «La nouvelle Constitution, a-t-il assuré, a offert des possibilités aux partis politiques leur permettant de s’imposer plus qu’auparavant (…), mais dans les faits, il y a des lenteurs, le changement attendu n’a pas eu lieu, il faut peut-être du temps ».
«On est dans le trajet d’une monarchie parlementaire (…) mais bien évidemment, il reste peut-être certaines dispositions à perfectionner», a conclu Abdellatif Menouni, un spécialiste du droit constitutionnel.