La Colombie se prépare à une grève nationale inédite pour protester contre la politique du gouvernement du président Ivan Duque, alors que l’Amérique latine est secouée par une agitation sociale porteuse d’incertitudes, écrivent les grands tirages.
Les centrales syndicales et les mouvements sociaux s’attendent à une participation massive aux manifestations prévues à Bogotá et dans les grandes villes comme Medellín, Cali ou Barranquilla, poursuivent-ils, s’arrêtant sur les mesures prises par le gouvernement pour éviter tout dérapage lors de cette journée de grève nationale, citant notamment le déploiement d’un important dispositif policier et militaire.
Ces mesures comprennent également la fermeture des frontières terrestres et fluviales avec le Venezuela, le Brésil, l’Équateur, le Pérou et le Panama à partir du mercredi jusqu’à vendredi à 5h00 (10H00 GMT), précisent les quotidiens dont El Tiempo, El Pais et El Espectador.
Pour le Service d’immigration, qui a expulsé 24 étrangers du pays au cours des dernières semaines, principalement des Vénézuéliens, la fermeture des frontières vise à prévenir toute atteinte à l’ordre public lors de la grève, selon la presse.
D’après les organisateurs, ce mouvement social a pour objectif de rejeter le « paquetazo » (grand paquet de mesures, ndlr) élaboré par le gouvernement tels que le démantèlement du fonds des pensions public Colpensiones, le relèvement de l’âge de la retraite et la réforme salariale, font savoir les publications.
Cette grève sera aussi l’occasion pour les organisations sociales de demander au gouvernement de s’engager davantage dans la mise en œuvre de l’accord de paix avec les Farc, et de mettre en place des mesures de protection efficaces des indigènes et des leaders sociaux, visés par une vague d’assassinats qui a coûté la vie à des centaines d’entre eux depuis l’arrivée de Duque au pouvoir, en août 2018, selon les médias.