Les Carabiniers (police militarisée ou gendarmes) ont annoncé mardi suspendre l’utilisation de munitions controversées qui ont provoqué de graves lésions oculaires chez plus de 200 manifestants.
« Par mesure de prudence, il a été ordonné de suspendre l’utilisation de ces munitions non létales » lors des manifestations, a déclaré le directeur général des Carabiniers, Mario Rozas, cité par plusieurs publications.
A la suite d’une enquête interne, qui a révélé des « divergences » avec les informations fournies par la société qui vend ces munitions, ces dernières ne pourront désormais plus être utilisées lors des manifestations sauf en cas de « légitime défense lorsqu’il existe un danger imminent de mort », a précisé Mario Rozas.
La police affirme que ces munitions sont en caoutchouc mais, selon une étude de l’Université du Chili, elles sont constituées de 20% de caoutchouc et à 80% de silice, de sulfate de baryum et de plomb, ce qui les rend aussi dures « qu’une roue de skate ».
Le bureau du Défenseur des droits des enfants au Chili a annoncé avoir reçu 327 signalements pour des violations des droits de mineurs perpétrées par les forces de l’ordre pendant la crise sociale qui secoue le pays depuis plus d’un mois.
« Jusqu’au 15 novembre, le bureau du Défenseur des droits de l’enfant a reçu 327 signalements pour des violations de droits d’enfants et d’adolescents en raison de la crise », a déclaré lors d’une conférence de presse, Patricia Munoz, à la tête de l’institution publique, citée par la presse.
Et de souligner que l’Institut national des droits humains (INDH), autre organisme public, a déposé 384 plaintes pour des violations des droits humains commises par les forces de l’ordre contre les manifestants.
En politique, la Commission de la Constitution de la Chambre des députés a approuvé, mercredi, à l’unanimité l’initiative visant à réduire de moitié le régime indemnitaire des autorités gouvernementales, des parlementaires et des autorités régionales, à l’exception des conseillers régionaux.
Cette réduction s’appliquera à compter de l’adoption de la loi selon le mécanisme par lequel la Banque centrale fixe les salaires de toutes les autorités de l’État.
Et d’ajouter que les députés ont également approuvé à l’unanimité que les économies résultant de la réduction de ces 50% soient directement imputées au budget de la nation.