En réaction à l’adoption par les Etats-Unis d’une loi de soutien aux manifestations prodémocratie qui secouent le territoire autonome chinois de Hong Kong depuis six mois, la Chine a annoncé hier lundi, la suspension immédiate des escales de récupération de navires de guerre américains dans cet archipel et des sanctions contre plusieurs ONG américaines.
La semaine dernière le régime communiste avait annoncé qu’il prendrait des mesures de représailles contre la signature par le président américain d’une loi sur les droits de l’homme et la démocratie à Hong Kong.
Sont donc victimes de ces représailles les bâtiments américains qui mouillent régulièrement à Hong Kong, dans le cadre de visites permettant notamment aux marins de « récupérer » dans l’ancienne colonie britannique. Cette tradition remonte à la colonie britannique et Pékin l’a laissé perpétuer après sa rétrocession à la Chine en 1997.
Mais sont également frappées les ONG américaines «qui se sont mal comportées» à Hong Kong, notamment des associations actives dans le domaine des droits de l’homme.
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying a précisé que les ONG visées étaient le National Endowment for Democracy, le National Democratic Institute for International Affairs, l’International Republican Institute, Human Rights Watch et Freedom House.
Toutes ces ONG ont récemment soutenu les manifestants hongkongais ou dénoncé un emploi de la force jugé abusif côté policiers. Pékin n’a toutefois pas précisé quelles sanctions leur seraient infligées. La diplomatie chinoise menace même de prendre, si nécessaire, des mesures supplémentaires « afin de préserver la stabilité et la prospérité de Hong Kong ».
Déjà tendues dans la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine, leurs relations se sont cristallisées davantage sur la question de la crise à Hong Kong.
Le président américain Donald Trump a approuvé la semaine dernière une loi qui menace de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l’ancienne colonie britannique si les droits des manifestants ne sont pas respectés, ainsi qu’une mesure interdisant la vente à la police honkongaise de matériel destiné à réprimer les manifestations. Pékin considère les décisions américaines comme une ingérence dans ses affaires intérieures.