Le président américain Donald Trump a signé hier mercredi avec le vice-Premier ministre chinois Liu He la première phase d’un accord commercial qui met un terme provisoire à un bras de fer inédit entre les deux premières puissances économiques du monde.
Le traité doit entrer en vigueur dans 30 jours. Il profitera aux agriculteurs et industriels, durement affectés par la guerre commerciale. La Chine s’est engagée à acheter pour 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires au cours des deux prochaines années. Ces achats doivent réduire le déficit commercial américain, grande revendication de la Maison Blanche.
L’accord contient également des dispositions relatives à la protection de la propriété intellectuelle et aux conditions de transfert de technologies, autres grandes exigences des Etats-Unis. Tout transfert ou licence de technologie doit être basé sur la base du volontariat et « reflétant un accord mutuel », alors que la Chine imposait jusqu’alors aux entreprises américains le transfert forcé de leur savoir-faire pour faire affaire en Chine.
La Chine promet également de mettre un terme à la manipulation de sa monnaie. Et un chapitre entier est consacré à l’ouverture du marché chinois aux services financiers. En échange, les Etats-Unis renoncent à imposer de nouveaux droits de douane sur les biens chinois, et diminuent de moitié ceux imposés le 1er septembre dernier sur 120 milliards de dollars de produits venus de Pékin qui passeront de 15 à 7.5%. Les taxes de 25% qui portent sur 250 milliards de marchandises chinoises resteront, elles, en place pour le moment.
Mais le chemin est encore long avant que les deux pays ne puissent tourner la page de ce conflit qui s’est déclenché au printemps 2018. Le conflit a particulièrement affecté le monde agricole et l’industrie manufacturière aux Etats-Unis, visés directement par des mesures de représailles chinoises, alors qu’ils avaient porté le président républicain au pouvoir en 2016.
Les exportations de soja américain vers la Chine se sont effondrées. Globalement, les exportations de produits américains vers la Chine ont baissé de 11% en 2019, soit une perte de 100 milliards de dollars. Inédit par son intensité et sa durée, ce conflit a freiné l’appétit des investisseurs et ralenti la croissance mondiale, comme la croissance chinoise et américaine.
Les négociations pour la seconde phase de l’accord doivent commencer « immédiatement » pour aborder des sujets plus sensibles tels que la cybersécurité ou encore celle des subventions accordées par Pékin notamment au secteur de l’acier et de la construction de panneaux solaires. Les Américains estiment que ces aides d’Etat ont permis aux Chinois d’inonder les Etats-Unis avec des produits en-dessous des prix du marché qui ont porté atteinte à l’industrie américaine.