Les Etats-Unis ont annoncé hier jeudi l’inculpation du président vénézuélien Nicolas Maduro, et de plusieurs de ses proches, pour «narco-terrorisme», proposant une récompense susceptible d’atteindre 15 millions de dollars pour quiconque contribuera à son arrestation et à sa condamnation.
Selon les autorités américaines, le président socialiste, le numéro deux du parti présidentiel (PSUV) Diosdado Cabello, et plusieurs hauts gradés sont soupçonnés d’avoir formé vers 1999 « le cartel de los Soles » (le cartel des soleils) en référence aux insignes placés sur les uniformes d’officiers au Venezuela.
Ils sont accusés de s’être associés « à une organisation terroriste extrêmement violente, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), dans un effort pour inonder les Etats-Unis de cocaïne».
Selon le procureur général américain, William Barr, des dissidents de l’organisation des Farc, qui a signé un accord de paix en 2016, ont obtenu le soutien du régime de Maduro qui les autorise à utiliser le Venezuela comme base-arrière.
Si Washington veut que Nicolas Maduro soit capturé pour répondre de ses actes devant un tribunal américain, les autorités américaines n’ont pas précisé si elles envisageaient une intervention au Venezuela pour l’interpeler ou d’émettre une demande d’extradition contre le président et ses co-accusés.
Pour le camp Maduro, cette inculpation est une nouvelle forme de coup d’Etat. Dans une allocution à la télévision nationale, Nicolas Maduro a vivement réagi, qualifiant notamment le président américain Donald Trump de «cow-boy, raciste et suprémaciste».
Le président vénézuélien est déjà visé par une série de sanctions de Washington qui cherche depuis plusieurs années, à l’évincer. Les Etats-Unis, comme plusieurs dizaines d’autres pays à travers le monde, considèrent le dirigeant de l’opposition Juan Guaido comme président intérimaire légitime du Venezuela.