Pour le régime algérien, il y a une chose qui compte plus que toute autre, c’est de régler ses problèmes et pas forcément ceux du pays.
Malgré le passage en force de l’élection présidentielle en décembre 2019, le problème majeur du pouvoir algérien était comment faire rentrer les gens chez eux, comment mettre fin au Hirak, ce mouvement populaire de contestation, qui exige un changement de système depuis plus d’un an.
Le Coronavirus Covid-19, a mis fin aux fameuses marches hebdomadaires qui exigeaient le départ de tout le régime. C’est une aubaine pour le régime algérien.
Malgré ceci, la répression continue en se servant de la peur pour casser tout et tous ceux qui pourraient faire redémarrer le mouvement à l’issue de cet épisode épidémiologique.
Il y a d’abord la censure de la presse et notamment l’interdiction en Algérie de trois médias en ligne. Ensuite, le régime essaie de faire taire tous les récalcitrants, que ce soient des journalistes, que ce soit des activistes politiques, que ce soit des militants… Son objectif, c’est d’intimider et de faire peur, afin que Hirak ne redémarre pas.
L’une des raisons de censurer la presse est de cacher le manque de moyens. Avec la chute du prix de pétrole et le manque d’argent, le régime ne pourra plus acheter la paix sociale.
Les réserves de change sont passées de 250 milliards de dollars en 2014, à 60 milliards de dollars, aujourd’hui. Or, 60 milliards de dollars, c’est à peine un peu plus d’une année d’importation. L’Algérie vit essentiellement sur les importations, et sera entrainée dans une zone de tempête économique sérieuse.
Pour rappel, José Garçon est spécialiste de l’Algérie et membre de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, a publié une analyse sous le titre «Algérie: le Covid-19 à la rescousse des généraux».