Au cours d’une allocution télévisée retransmise par la télévision d’Etat VTVT, le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro a célébré hier dimanche, l’arrivée dans les eaux du pays du «Fortune», le premier des cinq pétroliers que l’Iran lui a envoyés.
Les autres pétroliers «Forest», «Petunia», «Faxon», et «Clavel» sont attendus dans les heures et les jours qui viennent. Selon la presse locale, les cinq pétroliers iraniens transportent un total de 1,5 million de barils de carburants.
Le brut transporté par les pétroliers iraniens doit servir à fabriquer de l’essence au Venezuela. Bien évidemment, Washington, qui qualifie Nicolas Maduro de « dictateur » et considère son pouvoir comme illégitime, n’a pas manqué de condamner cette livraison de carburant.
Depuis plus de deux mois, le Venezuela est à sec. Le pays a les premières réserves de pétrole au monde, mais, en plus d’un effondrement de sa production de brut, les possibilités de raffiner sur place ont baissé en raison d’un manque de personnel qualifié, d’investissements, de la corruption et de l’impact des sanctions américaines.
Cependant, l’approvisionnement des pétroliers iraniens ne devrait pas suffire à régler la très grave pénurie de carburant au Venezuela. Avant le confinement décrété mi-mars en raison de la pandémie de coronavirus, le Venezuela consommait entre 70.000 et 80.000 barils par jour et l’offre est actuellement à un cinquième de ce volume.
L’effondrement de la production de brut a asséché les caisses du Venezuela qui, du coup, n’a plus de quoi importer de carburant, et ne peut donc pas relancer l’activité économique qui marque le pas.
Le gouvernement vénézuélien a d’ailleurs pris soin de passer sous silence la question du paiement du carburant iranien, alors que le chef de file de l’opposition Juan Guaido accuse Nicolas Maduro d’acheter le pétrole iranien avec l’or extrait illégalement dans les zones minières du sud du Venezuela.