Les Etats-Unis ont annoncé hier jeudi qu’ils se retiraient du traité « Ciel ouvert » (Open Skies) qui permet de vérifier les mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des pays signataires.
Le président américain Donald Trump a accusé la Russie de ne pas avoir « respecté le traité » pour justifier la décision de désengagement de son pays.
D’après les dispositions du traité, le retrait américain ne sera officiel que dans six mois. Mais le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Robert O’Brien a indiqué dans un communiqué que les Etats-Unis étaient prêts « à négocier avec la Russie et la Chine sur un nouveau cadre de contrôle des armements qui aille au-delà des structures du passé datant de la Guerre froide et qui permette de garantir la sûreté du monde ».
Le traité Open Skies a été signé en 1992 après l’effondrement de l’Union soviétique et réunit trente-cinq Etats. Son entrée en vigueur en 2002 a concrétisé un projet proposé près d’un demi-siècle plus tôt par le président américain, Dwight Eisenhower dans l’idée de favoriser la confiance entre les pays en autorisant des vols d’observation mutuelle non armés.
Mais cela faisait des années que les Etats-Unis accusent la Russie de violer régulièrement ce traité en toute impunité, notamment en interdisant aux avions alliés de s’approcher de plus de 500 kilomètres de l’enclave russe de Kaliningrad, située entre la Lituanie et la Pologne, et de dépasser de 10 kilomètres la frontière entre la Russie et la Géorgie.
L’annonce du retrait américain de ce traité a suscité de nombreuses réactions. Moscou a dénoncé le « coup » porté à la sécurité européenne. Et les ambassadeurs des pays membres de l’Otan, organisation dont plusieurs membres alliés et d’autres encore comme l’Ukraine avaient pressé Washington de ne pas se retirer du traité, ont été convoqués ce vendredi pour une réunion d’urgence.