Qatar Airways, la deuxième compagnie aérienne du Moyen-Orient, porte plainte contre l’Arabie saoudite et ses alliés, à savoir les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l’Egypte, pour dénoncer le blocus aérien que ces pays lui ont imposé dans le Golfe. Elle demande 4.3 milliards d’euros, soit 5 milliards de dollars, pour compenser les pertes financières subies.
Depuis juin 2017, Qatar Airways ne peut plus opérer en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, à Behreïn et en Egypte, ces pays ayant à cette date interdit aux avions qataris d’entrer dans leur espace aérien, coupé les liens commerciaux et maritimes, et fermé leurs frontières. Ils ont pris ces mesures car ils estiment que le Qatar finance le terrorisme et soutient l’Iran, ce que le petit et riche émirat a toujours nié.
Avec ses 234 avions, Qatar Airways, qui est l’un des plus gros transporteurs du monde, voit son expansion s’en trouver fortement menacée. La compagnie a dû se résoudre à emprunter des routes alternatives, ce qui a alourdi sa facture de carburant.
La crise du Covid-19 et ses restrictions qui continuent de peser sur le trafic aérien sont venues compliquer davantage encore la situation financière de la compagnie. Celle-ci a enregistré depuis le début du blocus aérien des pertes estimées à des centaines de millions d’euros et envisage, pour compenser l’effondrement de son activité, des licenciements et des réductions de salaire.
Dans ce litige, le Qatar s’est déjà vu conforter la semaine dernière, après que la CIJ, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction de l’ONU, se soit prononcé en sa faveur. Ses juges ont « rejeté à l’unanimité » une requête de ses adversaires contre une décision favorable au Qatar prise en 2018 par l’OACI.
Ils ont en effet estimé que l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) était compétente juridiquement pour régler un conflit à la demande de l’émirat qui accuse ses adversaire de violer un accord régulant la liberté de circulation des avions commerciaux dans un espace aérien étranger.