La présence croissante des éléments du Polisario dans les rangs de groupes djihadistes s’activant au Sahel et particulièrement Daech, sont au centre des préoccupations du gouvernement espagnol.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères et de la coopération a lancé cette semaine, une mise en garde contre une «préoccupante» présence dans les rangs de Daech, d’éléments sahraouis, venus directement des camps de Tindouf sous contrôle du Polisario dans le sud-ouest de l’Algérie.
Intervenant à la clôture d’un forum sur le terrorisme mondial, organisé mardi dernier, par l’Institut espagnol Elcano, le directeur général de la politique extérieure et de sécurité au sein du ministère espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, Fidel Sendagorta a mis en garde le ministère de l’intérieur et l’ambassade des USA à Madrid, contre la menace terroriste réelle du Polisario dans la région du Sahel, à laquelle il faudra selon lui accorder un intérêt particulier.
Il a également prévenu contre les dangers du recrutement croissant parmi les Sahraouis des camps de Tindouf, par des groupes terroristes opérant au Sahel, plus particulièrement celui de Daech, acronyme arabe de l’Etat Islamique (EI).
Le groupe terroriste Daech, très actif au Mali et au Burkina Faso (où il a tué 14 soldats le 11 novembre courant), est dirigé par Adnan Abou Walid al-Sahraoui, un ancien cadre du Polisario, né entre 1973 et 1979 sous le nom de Ladib Bachir, à Laâyoune, au sud du Sahara marocain.
Le même avis est partagé par l’ancien premier ministre français, Manuel Valls qui a déclaré ce vendredi, sur le plateau de la chaîne de télévision espagnole « Antena3», que le Polisario est impliqué dans le trafic d’armes, d’êtres humains et de drogues et constitue de ce fait, une menace réelle pour la sécurité dans la région du Sahel.
Invité d’une émission d’Antena3 , Manuel Valls a par ailleurs qualifié d’«irresponsables», les positions de Podemos, parti minoritaire au gouvernement espagnol de coalition, favorables aux séparatistes sahraouis dans le conflit autour du Sahara marocain, alors que «le Polisario est impliqué dans le trafic d’armes, d’êtres humains et de drogues dans la région du Sahel».
«Il ne faut pas chanter hors-scène », a averti Manuel Valls, appelant le gouvernement espagnol à « être responsable et à la hauteur des défis auxquels le pays et l’Europe font face », rappelant que «le Maroc est un allié indispensable (pour l’Europe) dans la lutte contre le terrorisme et le djihadisme qui constitue un grand défi pour l’Europe».