Les Russes et les Chinois ont annoncé hier mardi, avoir signé un mémorandum pour construire ensemble une station «à la surface ou en orbite» de la Lune, où se concentrent de nouvelles ambitions spatiales avec Mars en ligne de mire.
Ce projet doit être mené à bien par l’agence russe Roskosmos et l’Administration spatiale chinoise (CNSA), mais sera ouvert «à tous les pays intéressés et partenaires internationaux», indique un communiqué commun sans révéler le calendrier de ce projet ni le montant des sommes investies.
La Roskosmos et la CNSA ont précisé que la Station scientifique lunaire internationale consiste en un ensemble d’outils de recherche expérimentaux conçus pour mener des travaux pluridisciplinaires et devraient permettre d’évaluer des technologies permettant des opérations «sans pilote», dans la perspective d’une présence humaine sur la Lune.
Cette annonce intervient alors que la Russie, pionnière à l’époque soviétique dans la conquête spatiale, est depuis des années à la traîne, en comparaison avec les multiples projets d’autres Etats, certains pourtant novices, et d’entreprises privées, notamment la société américaine Space X qui prévoit un vol vers la Lune dès 2023.
De nombreux programmes avec pour objectif la Lune sont en cours de développement à travers le monde et considérés comme des bancs d’essai vers Mars, à l’instar de l’américain Artemis, qui vise notamment le retour d’Américains sur la Lune en 2024.
Le secteur spatial russe, malgré son passé glorieux marqué par la figure de Iouri Gagarine, le premier homme dans l’espace dont la célèbre mission fêtera en avril ses 60 ans, sa grande expérience et son matériel à la conception fiable datant de la période soviétique, souffre de difficultés à innover, ainsi que de problèmes de financements et de corruption.
S’il se concrétise, ce nouveau projet lunaire pourrait relancer Moscou dans la course avec l’aide d’un partenaire qui ne cache pas ses grandes ambitions spatiales. Mi-février, la Chine a placé sa sonde «Tianwen-1» en orbite autour de Mars, une première pour ce pays, réalisée près de sept mois après le lancement de sa sonde en juillet.
En décembre, elle avait également rapporté sans encombre des échantillons de la Lune, lors d’une première mission de ce type en plus de 40 ans.