L’Etat américain de l’Arkansas (sud) a adopté mardi un texte de loi interdisant l’avortement même en cas de viol ou d’inceste. Son gouverneur, Asa Hutchinson, veut amener la Cour suprême américaine à reconsidérer son arrêt de 1973 étendant ce droit à l’intégralité du territoire des Etats-Unis.
L’unique exception prévue dans la loi promulguée en Arkansas, Etat américain connu pour son conservatisme chrétien, est pour «sauver la vie de la mère lors d’une urgence médicale», a précisé le gouverneur Hutchinson, assurant avoir ratifié ce texte à cause de ses «convictions sincères» contre l’avortement.
Il faudra attendre au moins l’été prochain pour que cette disposition légale entre en vigueur. Toutefois, la puissante organisation de défense des droits civiques ACLU a déjà déclaré qu’elle l’attaquerait en justice.
Les Américains demeurent divisés sur la question de l’avortement, avec une forte réticence entre autres, dans les milieux confessionnels. Depuis deux décennies, les Etats situés dans le sud et le centre du territoire américain ont multiplié des dispositions légales limitatives de l’avortement, ce qui a poussé plusieurs cliniques à mettre la clé sous le paillasson.
Avec ce texte dans l’Arkansas, les opposants à l’avortement souhaitent entraîner une révolution au niveau de la plus haute instance juridique américaine, qui, en 1973, a conféré à toutes les femmes vivant aux Etats-Unis le droit d’avorter. Un tel changement donnerait à chaque Etat la possibilité de faire ce que bon lui semble et augmenterait encore les inégalités dans ce pays.