Selon un quotidien sud-africain, Areva aurait racheté Uramin en 2007 à prix d’or pour s’assurer de remporter un appel d’offre nucléaire. Cette affaire n’en finit pas de faire couler de l’encre.
Uramin, société canadienne possédant quelques gisements d’uranium en Afrique subsaharienne, avait été rachetée par Areva moyennant 2,5 milliards de dollars américains, soit le double de sa valeur réelle. Ce qui avait entraîné des pertes financières colossales pour le géant français du nucléaire civil. Par la suite, la responsable d’Areva de l’époque, Anne Lauvergeon, avait finit par être licenciée en 2011. On croirait que l’histoire s’arrête là. Mais, un quotidien sud-africain, le Mail & Guardian, vient d’en ouvrir un autre pan. Selon cet organe de presse, Areva recherchait en fait des contacts influents autour du président sud-africain Thabo Mbeki en concluant cette affaire. Ces catalyseurs lui auraient assuré d’emporter un important appel d’offres. Ce journal se base sur le témoignage d’un ancien conseiller du responsable d’Uramin, d’un des associés de la même compagnie et de nombreux intermédiaires commerciaux, tous proches, à divers degrés, de M. Mbeki. Ainsi, en rachetant Uramin, Areva « allait décrocher des contrats pour des réacteurs et une usine d’enrichissement, pour une valeur dix fois supérieure », affirme une des sources du Mail & Guardian.
Même si le journal a cité nommément les personnes sur lesquelles il se fie, celles-ci ont toutes démenties être impliquées dans cette affaire. Et, Areva n’a fait aucun commentaire à ce sujet. Mais, vu que l’Afrique du Sud s’apprête à lancer un nouvel appel d’offres nucléaire, nul doute que cette affaire connaîtra un regain d’intérêt. Pretoria compte se doter de 9 600 MW de puissance supplémentaire d’ici 2023. Cela correspond à 6 EPR. Une fois de plus, Areva sera de la partie.
Uramin deviendra probablement un très gros scandale dans les années à venir, il s’agira de comprendre comment mme Lauvergeon, stratège d’entre les stratèges, s’est faite berner à ce point…