L’Union européenne veut se passer de Huawei et de ZTE pour le déploiement de la 5G

La Commission européenne a annoncé hier jeudi, qu’elle ne souscrirait plus de services de téléphonie mobile s’appuyant sur les matériels de Huawei et ZTE, estimant que ces entreprises chinoises représentent « des risques matériellement plus élevés que d’autres fournisseurs de 5G » pour la sécurité dans l’Union européenne.

La Commission européenne a précisé qu’elle allait « prendre des mesures de sécurité pour ne pas acquérir de nouveaux services de connectivité reposant sur les équipements de ces fournisseurs».

Le Commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, qui avait déjà apporté dans une interview au journal Les Echos, son soutien aux Etats membres qui ont déjà banni Huawei et ZTE de leurs réseaux 5G, a déclaré en conférence de presse à Bruxelles que les Européens ne pouvaient pas se permettre de maintenir des dépendances qui pourraient devenir des armes contre leurs intérêts et leur sécurité.

Les Etats-Unis, qui ont déjà interdit la vente sur leur territoire, des équipements de cinq fournisseurs chinois, dont Huawei et ZTE, mettent la pression sur l’Europe pour exclure ces entreprises chinoises accusées de permettre des activités d’espionnage pour le compte de Pékin.

Si le Royaume-Uni et le Canada ont également décidé des interdictions pour la fourniture d’équipements 5G, les pays européens restent divisés sur l’approche à adopter.

En janvier 2020, les Etats membres et la Commission avaient formulé des recommandations destinées à prémunir les réseaux 5G dans l’UE des risques d’espionnage ou de sabotage, mais qui, tout en ayant aucune force juridique contraignante, ne nomment pas les fournisseurs à haut risque, se contentant de les définir comme des équipementiers susceptibles d’être soumis à l’ingérence d’un pays tiers, par exemple en raison de l’existence d’un lien étroit avec le gouvernement de ce pays (la Chine) ou de la législation du pays, en particulier lorsque aucun accord sur la protection des données n’a été conclu avec l’Union européenne.

A ce jour, si 24 des 27 Etats membres de l’Union européenne ont transposé les recommandations de la boîte à outils dans leur législation nationale, seuls 10 ont utilisé ces prérogatives pour restreindre ou exclure des fournisseurs à haut risque notamment chinois.

Andreï Touabovitch