Plus d’un an et demi après, la catastrophe nucléaire de Fukushima pèse lourd dans le budget de Tepco. Pour cause, l’indemnisation des victimes et l’assainissement des zones touchées par la radioactivité.
Selon des prévisions validées par le gouvernement japonais, 50 milliards d’euros (62,5 milliards de dollars américains) suffiraient à dédommager les victimes et à décontaminer l’environnement de Fukushima. Mais, actuellement, cette facture tend vers le double, donc 100 milliards d’euros (125 milliards de dollars américains). Cette somme colossale s’explique par l’ampleur des dégâts causés par le terrible tremblement de terre : plus de 100 000 personnes ont dû se déplacer pour fuir les émissions radioactives, lesquelles se sont propagées dans l’air, l’eau et le sol. Pire, dans ce budget prévisionnel, le démantèlement des 4 réacteurs nucléaires détruits par le tremblement de terre n’a pas été pris en compte. D’où, des charges supplémentaires devront être assumées tôt ou tard. Tepco, l’entreprise en charge de la centrale nucléaire de Fukushima qui contribue régulièrement à la décontamination de la région par le biais d’une caisse de compensation, redoute un certain seuil : « si cela dépasse 5000 milliards de yens (62,5 milliards de dollars américains), l’entreprise aura du mal », a reconnu son président.
Pour l’heure, Tepco essaie de tenir ses engagements : en l’espace de 10 ans, l’entreprise doit épargner 3300 milliards de yens (42 milliards de dollars américains). Cette somme devrait, notamment, servir à l’assainissement du site. Mais, Tepco a déclaré qu’elle compte également sur l’intervention de l’Etat. Par ailleurs, cette entreprise juge économique de créer un centre de gestion du sinistre. Il sera accompagné d’un centre de recherche, censé mettre au point des techniques de décontamination. Il faut dire que l’accident de Fukushima a eu des répercussions plus que considérables sur les finances de Tepco : à présent, elle doit acheter des hydrocarbures pour alimenter ses centrales thermiques. D’où, son aveu d’impuissance devant l’après-tsunami.